Aujourd'hui

Aujourd'hui était un très bon jour, j'ai pu faire la lessive, aller chez ma psy, étendre la lessive, réfléchir. J'ai été plus active que d'habitude sur une plue longue durée, j'en suis contente. En ce moment je réfléchis si je parraine un enfant dans le besoin ou si je donne de l'argent ça et là pour les causes qui me touchent. Je ne sais pas, j'aimerais bien parrainer un enfant, mais le problème c'est que c'est sur le long therme et je ne suis pas sûr d'avoir envie de donner pour le même projet sur une longue période, je crois que je préfère donner au grés de mes envies. Il me semble que c'est mieux.

Je suis fatiguée, il est 19h30, c'est l'heure de la fatigue. J'ai vu ma psy, ça va mieux maintenant, je n'ai pas envie de crier ce soir, je n'ai pas envie de crier mon mal-être, même si c'est bon signe d'être en colère, car je m'auto-dévalue pas. C'est un pas en avant.

J'ai envie de manger une banane mais je n'en ai pas, il faudra que j'aille m'en acheter demain. C'est aussi le jour où je vais téléphoner pour prendre rdv chez le médecin, j'ai déjà essayé deux fois, mais suis tombée sur deux jours fermés, pas de chance. Demain, ça devrait être ouvert, je l'espère.

Ma psy m'a aussi dit que je faisais beaucoup de choses, je m'en rends pas compte, j'ai l'impression de passer beaucoup de temps au lit dans mes pensées, je me rends pas compte de ce que je fais. Je crois que j'ai des attentes irréalisables. Ce que l'on fait est toujours du temps que l'on ne peut pas consacrer à autre chose. 

Il faudrait que je mange, mais je n'ai rien envie de manger, enfin rien que j'ai. Je suis si fatiguée, j'ai envie de dormir, mais ce n'est pas encore l'heure. Je me demande comment font les gens pour avoir des activités après le travail. Pour moi ça a toujours été impossible, ça demande trop d'énergie, j'ai besoin de repos.

J'aimerais discuter avec quelqu'un ce soir, mais ce n'est pas possible, c'est trop compliqué. Il y a plein de choses que j'aimerais faire, mais qui sont trop compliquée à faire, comme partir au bord de la mer, c'est trop compliqué d'aller loin de chez moi. Je préfère rester près et me contenter de ce que j'ai. C'est un gros travail d'apprendre à se contenter de ce que l'on a et de ne pas trouver l'herbe plus verte ailleurs, je trouve.

Ce soir, je vais bien, je n'ai pas envie d'hurler mon mal-être, c'est bientôt l'heure d'aller au lit, je n'ai pas envie d'y aller, je n'ai pas envie de me préparer surtout. Je ne sais pas de quoi j'ai envie, peut-être que le temps s'arrête, de pouvoir me dire stop, arrête tout ce que tu fais et respire profondément. J'aimerais peut-être que quelqu'un prenne soin de moi ce soir, que quelqu'un me dise que je fais du mieux que je peux et que j'ai le droit de souffler un moment, que j'ai le droit de prendre soin de moi sans m'en vouloir. Je m'en veux souvent de prendre soin de moi, je ne suis pas encore à me dire que je peux me reposer comme cela sans me juger. Je suis très sévère avec moi-même, je n'aime pas faillir.

J'ai pris mes médicaments, même si je n'avais pas envie de les prendre, ça m'arrive parfois, mais je me rappelle à quoi ils me servent. Je les prends toujours, mais c'est vrai que j'aimerais bien pouvoir m'en passer. Je sais que beaucoup de gens sont dans mon cas, peu de gens aiment prendre des médicaments. 

Ce soir, j'espère que tous les printemps se passent comme celui-ci, sans entendre de voix, où je peux être tranquille et m'attaquer à d'autres problèmes que j'ai laissé derrière moi pendant ces années. Je suis comme tout le monde, j'aimerais aller bien tout le temps, j'aimerais qu'il n'arrive rien de triste dans ma vie, j'ai l'impression que je ne le supporterais pas. Mais rien de triste se profile pour le moment, ma vie va bien et il faut en profiter. Peut-être est-ce cela la vie normal sans voix, peut-être est-ce cela la vie des gens normaux, à moi ça me paraît étrange, je me dis souvent que ça me semble trop simple, pourtant tout n'est pas rose, il y a plein de choses que je n'arrive pas à faire, mais j'en fais tellement plus qu'à mon habitude que je me dis que c'est trop facile.

J'ai tellement eu l'habitude d'entendre des voix pendant des années, que sans ça me paraît bizarre. Par moment j'ai des pensées farfelues, comme ce que j'entends quand j'entends des voix, mais en pensées et ça me perturbe, car je sais que cela vient de moi et c'est des paroles tellement jugeante, néfastement jugeante que ça me fait flipper, alors je dis à mes pensées de dégager. En gros, j'ai une discussion avec moi-même, comme si j'entendais les voix, mais tout en pensée, sans que ça me semble venir d'ailleurs. Dans ces moments là, je m'énerve contre moi-même, je ne sais pas laisser mes pensées en paix sans me corriger, en me disant que ce n'est pas grave de le penser.

J'en ai fait beaucoup aujourd'hui, je ne sais pas comment j'aurais pu en faire plus, je suis satisfaite de ma journée, elle était bien sou plein de rapport. J'espère que demain sera un aussi bon jour. Un jour où je puisse mener à bien mes différents projets. Un jour où je peux me féliciter de faire tout ce que je fais. Un jour où je suis satisfaite de ma journée. Il faut que j'apprenne à être plus satisfaite de moi, je fais du mieux que je peux et je ne peux en faire plus. 

J'aimerais bien pouvoir envoyer un colis à une famille pauvre avec de quoi manger dedans, mais il n'y a pas d'association qui fait cela, d'ailleurs lorsque j'ai regardé pour parrainer un enfant, cela est interdit, car il peut y avoir des frais de douane, ce qui ferait payer à une famille pauvre des frais pour recevoir un colis. Non on ne peut donner que de l'argent via une association ou des cartes postales. Je comprends, mais c'est nul, ce serait bien de pouvoir donner de la nourriture comme cela.

J'ai envie de donner, car je me sens privilégiée de vivre ici avec ce que l'on a, la vie n'est pas toute rose, mais voilà on a déjà plein de choses à disposition. On a l'eau courante, plus personne n'a besoin de se déplacer pour aller chercher de l'eau à boire et pour se doucher, alors qu'il existe plein de pays où il faut se déplacer, c'est étrange comme le monde évolue.

21h40: Déjà, l'heure du coucher se rapproche, je sens la fatigue s'installer lourdement dans mon corps. Mes paupières s'alourdissent. C'est déconseillé d'être sur son ordi si tard, mais je ne peux m'en empêcher, c'est la seule chose que j'arrive à faire, à part écouter de la musique, ce que je n'ai pas envie de faire. Il y a tellement de choses auxquelles il faudrait faire attention, je n'arrive pas à faire attention à tout, j'y arrive déjà mieux que pendant l'hiver, mais il y a beaucoup de choses auxquelles je ne fais pas attention. Il faudrait passer sa vie à s'occuper de tout. Regarder les étiquettes, manger sainement, ...