J'ai l'air d'une voleuse

Je rentrais de ma séance de psychologie, étonnamment bien dans mes chaussettes, quand je vois un colis dans la cage d'escalier de mon immeuble. Je le regarde et je vois la marque qu'il l'a envoyé. Coïncidence, j'attends un paquet de la même enseigne. Je regarde pour qui il est, pas moi, je le repose. Une voisine arrive, je lui ai juste dit bonjour. Je ne sais pas si elle a vu la scène, mais moi je stresse, je me dis: "Tout l'immeuble va me prendre pour une voleuse" Alors je prends soin de moi, un chocolat chaud, un petit fondant au chocolat. Et se dire qu'il est dur d'être un humain, pouf. Cette histoire aurait pu arriver à n'importe qui, mais pouf l'émotion que ça engendre, ça fait les montagnes russes en moi, ça va passer comme tout passe, se dire cela allège le fardeau que l'on porte. Les voix sont présentes maintenant que j'ai peur du jugement des autres. J'essaie de vivre avec au mieux, je pense que je n'aurais pas besoin de réserve d'anxiolytique, je suis tellement habituée à vivre ce genre de situation dans ma tête, qu'en réalité ça m'affecte moins. Allez, je me donne 15 minutes de souffrances, après je m'active. Pour finir, je me suis reposée plus de 15 minutes, pendant un bon moment je me sentais bien et puis voila, les scénarios de ce que pourraient se dire mes voisins en voix, contradictoires cette fois, donc bel et bien des voix.

J'ai fait pouf du mauvais côté, je me sens mal, pourtant je n'ai rien fait et je sais qu'il n'y a rien que je pourrais faire pour arranger les choses, d'ailleurs arranger quoi? Une situation supposée? Ça aggraverait les choses, donc voilà, il me faut laisser faire, avec le temps ça me passera. Enfin, je crois tout le temps que mes voisins m'en veulent pour quelque chose.

Le lendemain, je suis toujours stressée, c'est scénarios sur scénarios, déplaire à mes voisins me fait peur, pourtant je pense que je ne leur plais pas particulièrement en vivant seule dans un appartement sans trop sortir. En fait, par moment, j'ai peur de bouger comme si bouger allait faire changer quelque chose. Je m'oblige à ne pas rester dans mes pensées à être active, mais j'ai envie de pleurer, sans que les larmes viennent. Comme j'aimerais vivre dans un cocon à l'abri du monde extérieur, mais je ne pourrais pas communiquer avec mes proches, en fait les moyens d'épanouissement sont inexistantes et ça m'embête.

En fait, je suis stressée alors que je n'ai rien fait, c'est ma nature, je suis tout le temps stressée pour ci ou ça, j'ai l'air calme mais je ne le suis pas, ce n'est qu'une apparence, mais aujourd'hui j'ai bien lutter contre moi-même, je suis... fière... de... moi. C'est des mots qui ont encore de la peine à sortir, j'ai de la peine à être fière de moi ou plutôt à penser de me le dire